...les couleurs que Banksy a laissées dans la ville

En cette fin d’année 2015, la ville de Calais s’est vue propulsée au top de l’actualité du Street Art lorsqu’on a découvert que le mystérieux street artist Banksy avait fait « don » de trois graffs sur différents murs de la ville.

A Calais on avait récemment entendu parler de Banksy lorsque celui-ci avait décidé de faire don aux migrants des matériaux récupérés lors de la destruction de son parc d’attraction éphémère Dismaland, satyre des parcs d’attraction façon Disneyland.

Cette fois il est venu exprimer son point de vue sur la situation des migrants à Calais au travers de  trois dessins intéressants, émouvants qui prêtent à la réflexion et interrogent notre propre point de vue.

D’abord la silhouette d’un garçonnet à la longue vue est apparue sur le côté du bâtiment du poste de secours à la plage, il lorgne vers les côtes anglaises, un énorme vautour (un peu disproportionné) perché sur sa longue-vue, sa valise posée par terre à côté de lui. Une vision monochrome en noir, grinçante, pour ce petit garçon que l’on imagine au bout de son voyage, coincé sur ce rivage, observant de loin les promesses d’un avenir qu’il imagine sans doute meilleur….. une image forte renforcée par la densité de la couleur noire face au vaste espace de la plage…

 

Le second dessin, situé sur une façade rue de la Tannerie, juste après le croisement avec la rue du Pont Lottin, est une reproduction « façon graff » du tableau du peintre Théodore Géricault « Le Radeau de la Méduse ». La composition qui semble avoir été réalisée aux pochoirs est fidèle au tableau original de 1819 que l’on redécouvre ainsi, tout en nuances de gris - sépia. L’artiste y a quand même ajouté un bateau qui semble être un bateau de croisière (car il y avait un hélicoptère juste au-dessus) sur la ligne d’horizon mais cela a été détérioré, gratté et le bateau a disparu depuis.
C’est justement pour éviter des dégradations que la Ville de Calais a décidé de protéger ces « graffitis » avec des vitrages.

Les symboles £ ne figuraient pas sur le dessin original et ont été rajoutés ultérieurement, preuve que chacun s’approprie ces graffs à sa manière !

Le troisième graff un « Steve Jobs » grandeur nature avec un balluchon sur l’épaule gauche qui paraît lourd  et, dans la main droite, le premier ordinateur Mac, très reconnaissable à sa forme compacte et carrée. Cela interpelle forcément lorsqu’on apprend que le père biologique de Steve Jobs était d’origine syrienne et qu’il a émigré vers les Etats Unis. Un dessin plus vrai que nature, réalisé au pochoir, dans les couleurs bleues avec un beau jeu d’ombres aux plis du jean et du pullover, un graphisme qui marque les esprits, notamment de par sa localisation à l’entrée de la jungle et difficilement accessible au public.

Les dessins  figurant à la plage et rue de la Tannerie sont facilement visibles et c’est intéressant de pouvoir les voir de ses propres yeux. Cela m’a permis aussi de me documenter sur Banksy et de découvrir ses réalisations, alors merci à l’artiste de nous avoir laissé ses témoignages graphiques  à Calais !

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